dimanche 5 août 2012

Les partisans d’Ahmadinejad arrivent en prison – Fereshteh Ghazi – 30 juillet 2012


Mahmoud Ahamadinejad a critiqué l’accusation de complicité de Mohammad-Reza Rahimi dans le dossier des assurances iraniennes et a exprimé son inquiétude sur la poursuite du dossier ; mais il a gardé le silence sur l’arrestation de 13 bloggeurs qui l’ont soutenu.

Mohammad-Reza Rahimi est le plus ancien des vice-présidents ; son nom apparait souvent en tant que complice du dossier de corruption économique des assurances iraniennes d’après le site Alef. Certains le considèrent comme le principal suspect et le chef du dossier judiciaire Khane Fatemi (la maison Fatemi) ; il a demandé à la justice de le traiter comme un citoyen ordinaire et les autres suspects de ce dossier et de le citer à comparaître. Mais, même si le procureur a confirmé son accusation de complicité dans ce dossier, il n’a, à ce jour, toujours pas été cité à comparaître.

C’est probablement ce qui inquiète les bloggeurs et les auteurs de sites Web favorables à Ahmadinejad et ce qui les pousse à écrire « nul dans l’administration n’a travaillé pour Ahmadinejad » ou le porte-parole du gouvernement « Djavanfekr n’a pas écrit au président » pour critiquer l’homme qui est resté silencieux sur le sort de ces hommes arrêtés uniquement pour l’avoir soutenu. Ils soutiennent que le but de leurs arrestations est de « faire payer plus cher le soutien à Ahmadinejad. »

Ahmad Shariat, bloggeur soutien d’Ahmadinejad qui dirige le site Nedaï az Daroun (La voix de l’intérieur) est le dernier en date à avoir été emprisonné. Il a été convoqué au bureau du procureur chargé des affaires culturelles et des médias, et a été transféré en prison.

On dit qu’il a été arrêté pour un article critiquant les gardes révolutionnaires, qui cite les remarques de Mohammad-Ali Djafari, le commandant des gardes, qui a dit la semaine dernière « Imaginons que le chef du groupe déviant gagne l’élection présidentielle. Quelle sera la réponse des gardes ? Peuvent-ils accepter un tel ‘Non’ (semblable à l’élection de 2005). A l’époque, la ligne rouge pour les gardes était Ahmadinejad, mais aujourd’hui, c’est Mashaï et ils sont prêts à tout pour qu’il ne soit pas candidat. »

Avant cela, Amir-Hassan Sagha, qui écrit sur le blog Hamseh, avait été arrêté, apparemment pour avoir critiqué les influents frères Laridjani (l’un préside le parlement, l’autre la justice).

Hossein Ghadiani, qui écrit sur le blog Ghate 2 (deuxième section), Mohammad-Saleh Meftah, sur Shaghayeghe Vahshi (coquelicot sauvage), Amir-Hossein Sabeti sur Dastnevishaye Yek Daneshjou (manuscrit d’un étudiant), Madjid Bazrafkan sur Tamolat (réflexions) Hassan Rouzitalab sur Yadnameh (mémoires) Saïd Sadati sur Djolbak Setiz (combattant de l’algue) et Meysam Nili, directeur du site de Radja News, font partie des bloggeurs aujourd’hui emprisonnés.

Mohammad-Hossein Nobakhti, ancien directeur du site Nowasazi est un autre bloggeur ; il a été libéré sous caution après avoir passé 99 jours en prison. Les sites Web favorables à Ahamadinejad ont écrit qu’ils avaient fini en prison pour avoir critiqué le chef de la justice et le président du parlement, deux institutions actuellement dirigées par les frères Laridjani.

D’après le site Web Oftab, ces bloggeurs ont été arrêtés après avoir participé à une réunion à Téhéran qui discutait un plan d’action pour l’année restante de la présidence d’Ahmadinejad. « Quelques 40 bloggeurs favorables au docteur Ahmadinejad se sont rencontrés à Téhéran pour discuter un plan d’action pour la dernière année de la présidence d’Ahmadinejad » a écrit ce site.

Tandis qu’Ahmadinejad gardait le silence sur l’arrestation de ses supporters, Reporters Sans Frontières publiait une déclaration où ils exprimaient leur satisfaction pour la libération de Mohammad-Hossein Nobakhti mais aussi leur inquiétude pour la détention de Shariat, un autre bloggeur.

Il y a eu de plus de fortes plaintes contre ces arrestations et citations à comparaître. Ruhollah Hosseinian, défenseur célèbre d’Ahmadinejad et ancien secrétaire d’état au renseignement a dit : « Je ne sais pas où porter plainte. Où va la justice ? Cette institution vise dorénavant les soldats et les officiers de la guerre électronique. Un jour, c’est le directeur de Keyhan qui est arrêté, le lendemain le directeur du journal Iran parce qu’on y avait écrit sur le fils d’une personnalité de premier plan alors que Hossein Ghadiani est convoqué pour avoir critiqué la justice. La justice doit savoir qu’en convoquant les soutiens de la révolution, elle sera non seulement en proie à la critique mais son désir de créer davantage de divisions parmi les sympathisants du régime ira grandissant. »

Un groupe d’étudiants bassidji de l’université de Téhéran a également écrit au secrétaire du puissant conseil des gardiens, l’ayatollah Djanati : ils y critiquent les deux poids deux mesures contre les étudiants et les médias dont fait preuve la justice et lui demandent de stopper les attaques des frères Laridjani contre les étudiants et les médias.

Source : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2012/july/30/article/ahmadinejad-supporters-arrive-in-prison.html

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