dimanche 24 novembre 2013

Lettre d'Emadeddin Baghi à François Hollande

20 novembre 2013

Monsieur le Président,

Je suis un militant des droits humains et un chercheur. Je collabore depuis longtemps avec plusieurs organisations non-gouvernementales de défense des droits humains de votre pays. C’est pourquoi je vous écris pour vous exprimer la surprise et la consternation que m’a causé la position que votre gouvernement a adoptée lors des récentes discussions entre le groupe des 5+1 et l’Iran. La France aurait eu une position plus dure que les autres pays présents lors de ces discussions, plus dure même que les Etats-Unis. En tant que militant des droits humains, je voudrais vous exhorter à reconsidérer la décision de votre gouvernement d’empêcher les premières étapes d’un processus mondial de retour à la confiance dans le pacifisme du programme nucléaire iranien et à la possible fin des sanctions économiques, techniques et scientifiques contre l’Iran.

Vous ne voyez peut-être pas le rapport entre ces discussions sur le nucléaire et les préoccupations d’un militant des droits humains, mais, de mon point de vue et de celui de beaucoup d’autres militants en Iran, la poursuite et l’extension des sanctions causent les plus importantes violations des droits humains des citoyens iraniens. En tant que militant des droits humains, affligé d’avoir été témoin d’exécutions et de violations des droits humains en Iran, j’ai passé mes jours et mes nuits à tenter de faire évoluer la situation ; j’ai payé le prix fort, j’ai été soumis à des pressions économiques et politiques formidables. Avec d’autres militants iraniens, nous sommes les mieux placés pour comprendre la nécessité de réformer notre pays en profondeur. Et nous sommes aussi conscients que l’Iran n’est pas le seul qui devrait réformer tant à l’intérieur que dans ses relations extérieures, beaucoup d’autres pays de la région et même du monde entier, y compris en occident, devraient aussi le faire. Mais le principal message que je voudrais vous faire passer, c’est qu’on ne peut améliorer la situation des droits humains quand on tente de paralyser et de détruire l’économie du pays et ainsi d’appauvrir le peuple iranien. Encourager un gouvernement qui s’intéresse au dialogue et à la réconciliation à persister dans cette voie produit de meilleurs résultats pour les droits humains que d’isoler encore davantage ce pays, vous serez sûrement d’accord.

Lors de l’élection présidentielle de 2013, le peuple d’Iran a clairement exprimé qu’en dépit de ses procès et de ses difficultés, ils préféraient le chemin de la modération et des réformes progressives ; il a rejeté à la fois les forces intérieures qui poussaient l’Iran vers l’extrémisme et les acteurs extérieurs qui tenaient à un changement radical du régime. La décision de votre gouvernement de bloquer les efforts de conciliation du nouveau gouvernement iranien ne constitue pas seulement un rejet de la volonté populaire en Iran ; elle va aussi préparer le chemin à une alliance informelle des forces extrémistes et autoritaristes à l’intérieur de l’Iran avec les forces radicales qui tendent à déstabiliser le pays de l’extérieur, ce qui rend la tâche des militants des droits humains iraniens d’autant plus difficile.

Je suis très fier d’avoir reçu en 2005 le prix de la Commission Consultative Française des Droits Humains et je me permets de vous exhorter à ignorer les voix de l’extrémisme qui infestent le Moyen-Orient et de prêter attention aux changements majeurs que les dernières élections ont façonnés en Iran. Le peuple d’Iran a toujours regardé la France positivement. Il ne faut pas immoler cette bonne volonté au seul bénéfice des extrémistes.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes respectueuses salutations.

Emadeddin Baghi

Source : http://iranwire.com/en/projects/3603

samedi 23 novembre 2013

Semaine 47 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Shahram Ahmadi, prisonnier Sunnite, transféré du bloc 240 au 350 d’Evine.
  • Taleb Maleki, prisonnier Sunnite, transféré du bloc 240 au 350 d’Evine.
  • Iradj Mohammadi, prisonnier politique kurde, hospitalisé.
  • Mokhtar Rahimi, prisonnier Sunnite, transféré du bloc 240 au 350 d’Evine.
  • Behrouz Shah-Nazari, prisonnier Sunnite, transféré du bloc 240 au 350 d’Evine.
  • Kaveh Sharifi, prisonnier Sunnite, transféré du bloc 240 au 350 d’Evine.
  • Kaveh Veissi, prisonnier Sunnite, transféré du bloc 240 au 350 d’Evine.
  • Le secrétaire général du mouvement de la liberté, Ebrahim Yazdi, hospitalisé.

B-Arrestations-Incarcérations
  • Neguine  Ahmadian commence à purger sa peine de 6 mois à la prison de Vakil Abad.
  • Les étudiants Afsaneh et Shahou Bayazidi arrêtés au domicile de leurs parents à Bokan.
  • Behnaz Hadadzadeh commence à purger sa peine de 6 mois à la prison de Vakil Abad.
  • Abbas Haghighi, syndicaliste de l’usine Polyakryl d’Ispahan, arrêté.
  • Le renseignement  a incarcéré Farouk Khezri, 25 ans en attendant que son père Mohammad Khezri ne vienne le remplacer.
  • Djavad Lotfi, syndicaliste de l’usine Polyakryl d’Ispahan, arrêté.
  • Negar Malekzadeh commence à purger sa peine de 6 mois à la prison de Vakil Abad.
  • Hourieh Mohseni commence à purger sa peine de 6 mois à la prison de Vakil Abad.
  • Arman Mokhtari commence à purger sa peine de 6 mois à la prison de Vakil Abad.
  • Afshine Nadimi, syndicaliste kurde, arrêté.
  • Fin de liberté provisoire pour le journaliste Nassour Naghipour ; il est de retour à Evine.
  • Kiomars Rahimi, syndicaliste de l’usine Polyakryl d’Ispahan, arrêté.
  • Mehrdad Sabouri, syndicaliste kurde, arrêté.
  • L’ayatollah Mohammad Sehhati arrêté à Ispahan et libéré peu de temps après.
  • Environ 15 derviches Ghaderi arrêtés dans la province d’Ahvaz.
  • 8 bloggers arrêtés à Rafsandjan pour « blasphème ».

C-Libérations
  • Mohammad-Sadegh Rabani-Amleshi en liberté provisoire.
  • 4 jours de liberté provisoire pour Amin Tchalaki.

D-Autres Nouvelles
  • Ali Moradi, prisonnier politique kurde, est en grève de la faim pour protester contre son transfert à  Bandar Abbas.
  • Le militant emprisonné des droits humains et de l’enfant Mohammad Hassan Youssef Pourseifi commence une grève de la faim pour protester contre le refus de traitement médical.
  • Le secrétaire général du mouvement de la liberté, Ebrahim Yazdi, hospitalisé
  • Il n’y a plus d’eau chaude dans les douches du bloc 350 d’Evine.

Nouvelles de l’injustice en Iran
  • Shahou Ahmadi, journaliste kurde, condamné à 6 mois de prison.
  • Shahine Bayezidpour, militante kurde, condamnée à 2 ans de prison.
  • Hossein Ghassemi, prisonnier kurde sunnite de Redjaï Shahr, condamné à 2 ans de prison.
  • Sadjad Gheissari, journaliste kurde, condamné à 6 mois avec sursis.
  • Le propriétaire kurde d’une librairie, Soleiman Mohammadi, a été condamné à  7 mois de prison pour avoir aidé un parti d’opposition kurde.
  • Teimour Naderizadeh, prisonnier Sunnite de Redjaï Shahr, condamné à mort.
  • Borzan Nasrollahzadeh, prisonnier Sunnite de Redjaï Shahr, condamné à mort.
  • Farshid Nasseri, prisonnier Sunnite de Redjaï Shahr, condamné à mort.
  • Ehsan Nikpei, journaliste kurde, condamné à 6 mois de prison.
  • Mohsen Tcheraghi, journaliste kurde, condamné à 6 mois de prison.
  • Rahmatollah Tcheraghi, journaliste kurde, condamné à 6 mois avec sursis.
  • Ali Youssefi, journaliste kurde, condamné à 6 mois avec sursis.
  • Une pendaison à Ispahan.
  • Une pendaison à Zahedan.
  • Une pendaison à Yazd.

L’université – la Culture
  • Toute la distribution du film Gass du metteur en scène iranien Kiarash Assadizadeh a gagné le prix du meilleur espoir au huitième festival de cinéma de Rome.
  • Attentat kamikaze à l’ambassade d’Iran à Beyrouth : le conseiller culturel et 25 autres personnes tuées, 150 blessées.

Manifestations 
  • Les employés municipaux de Behbahan sont en grève.


L’Iran à l’étranger 
  • Le ministre des affaires étrangères se rend en Italie avant de se rendre à Genève.
  • Rouhani parle au téléphone avec le président russe Poutine ; le secrétaire d’état aux affaires étrangères rencontre son homologue russe.
  • Hassan Rouhani rencontre le président du parlement indonésien.
  • Le 3ème projet de résolution du comité sur la situation des droits humains en Iran a été adopté : OUI 83, NON 36, ABSTENTION 62.
  • Rouhani parle avec Putine, le président chinois, le premier ministre britannique avant les discussion sur le nucléaire.

L’économie en Iran 
  • La compagnie nationale iranienne du gaz en faillite.
  • L’usine Kenfkar de Rasht ferme : 31 ouvriers au chômage.
  • L’organisation iranienne pour le développement et la rénovation des mines et de l’industrie minière (IMIDRO) a signé un contrat avec une entreprise belge pour la construction d’une usine d’électrodes en graphite dans la ville d’Ardakan de Yazd.
  • 300 ouvriers de l’usine Tractor de Tabriz n’ont pas été payés depuis plus de 4 mois ; ils ont aussi perdu leur sécurité sociale.

Politique en Iran
  • Mahmoud Goudarzi devient le nouveau ministre de la jeunesse et des sports par 199 votes sur 267 au parlement.

Nouvelles en vrac
  • Madjid Samii neurologue iranien gagne le prix Leibniz Ring.
  • Inondation dans les rues de Rasht.

Et toujours, la liste des prisonniers politiques en Iran (en Anglais) : http://hyperactivist.info/ipr.html
Aidez-nous à la tenir à jour

dimanche 17 novembre 2013

Semaine 46 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Djahanbakhsh Amous transféré de Dehdasht à la prison de Yassoudj.
  • Moslem Marivani transféré du ministère du renseignement de Kermanshah à la prison de Redjaï Shahr.
  • Mohammad-Reza Pourshadjari transféré au dispensaire de la prison de Redjaï Shahr.
  • Foad Rezazadeh transféré du ministère du renseignement de Kermanshah à la prison de Redjaï Shahr.
  • Dariush Taheri transféré de Dehdasht à la prison de Yassoudj.

B-Arrestations-Incarcérations
  • Michael et Idriss Darbandi arrêtés à Oshnavyeh.
  • Mohammad-Ali Djavanmardi, syndicaliste de la raffinerie d’Abadan, arrêté sur son lieu de travail.
  • Morad Esmaili arrested in Mahabad.
  • Younes Maroufi militant kurde, arrêté à Mahabad.
  • Reza Pour-Heidar, médecin de la prison d’Evine qui avait examiné Sattar Beheshti, a été arrêté et envoyé à la section 209 d’Evine.
  • Shamim Rouhani, bahaï  d’Ahvaz, arrêté à son domicile.
  • Reza Tamimi, syndicaliste de la raffinerie d’Abadan, arrêté sur son lieu de travail.
  • 80 arrestations à Saghez lors d’une manifestation.
  • Vague d’arrestations de sunnites pendant les cérémonies de deuil de l’Ashoura à Ahvaz.

C-Libérations
  • Le militant kurde Mohayedine Azadi libéré à la fin de sa peine.
  • Le journaliste Massoud Bastani en liberté provisoire.
  • Les prisonniers politiques kurdes Mohammad et Anvar Eizaddoost libérés sur parole après avoir chacun purge 14 mois de leurs peines de 2 ans.
  • Le militant politique Mashallah Haeri en liberté provisoire.
  • Nahid Ghadiri, bahaïe de Mashhad, libérée sur parole.
  • Esmail Hamzehpour libéré au bout de la moitié de sa peine de 4 ans.
  • Nader Djani en liberté provisoire.
  • Ali-Reza Radjabian-Fard en liberté provisoire.
  • Le militant de la campagne de Moussavi, Arash Saghar libéré à la fin de ses 4 ans de prison.
  • Varia Tasseh, arrêté pendant les manifestations à Marivan, a été libéré sous caution.

D-Autres Nouvelles
  • Hamed Ahmadi, Sunnite Kurde condamné à mort, en grève de la faim à la prison de Ghezel Hessar.
  • Amir-Khosro Dalirsani met fin à sa grève de la faim.
  • Le prisonnier politique Arjang Davoudi est en grève de la faim pour protester contre le harcèlement et la persécution en prison.
  • Djamshid Dehghani, Sunnite Kurde condamné à mort, en grève de la faim à la prison de Ghezel Hessar.
  • Abdollah Ghassemzadeh, prisonnier kurde, est en grève de la faim à la prison de Yazd.
  • Hadi Hosseini, Sunnite Kurde condamné à mort, en grève de la faim à la prison de Ghezel Hessar.
  • Mehdi Khodaï met fin à sa grève de la faim.
  • Le Docteur Saïd Massouri se casse la cheville en jouant au volley-ball ; il ne reçoit aucun traitement médical.
  • Sadigh Mohammadi, Sunnite Kurde condamné à mort, en grève de la faim à la prison de Ghezel Hessar.
  • Bakhsh-Ali  et Sahand-Ali Mohammadi, prisonniers kurdes, est en grève de la faim à la prison de Yazd.
  • Kamal Molaï, Sunnite Kurde condamné à mort, en grève de la faim à la prison de Ghezel Hessar.
  • Afshin Nadimi, syndicaliste kurde, disparaît près de Baneh.
  • Mehrdad Sabouri, syndicaliste kurde, disparaît près de Baneh.
  • Abdol-Fatah Soltani met fin à sa grève de la faim.
  • Le conseil de discipline du barreau a rencontré Nasrine Sotoudeh pour se prononcer sur la révocation de sa licence.
  • Les prisonniers de Maragheh n’ont pas de chauffage.

Nouvelles de l’injustice en Iran
  • Hossein Ghaderi, prisonnier Sunnite, condamné à 2 ans de prison.
  • Khosro Kordpour condamné à 5 ans de prison à Tabriz + 1 an de prison + 2 ans d’exil à Kerman.
  • Massoud Kordpour est condamné à 3.5 ans de prison.
  • Youssef Moradi, prisonnier Sunnite, condamné à 2 ans de prison.
  • Azad Saghezi, prisonnier Sunnite, condamné à 2 ans de prison.
  • Au moins deux pendaisons à la prison de Gonbad-Kavous.

L’université – la Culture
  • Fermeture d’un journal étudiant critique à l’université Amir Kabir.
  • L’étudiante Afrouz Zabihi expulsée de l’université à Sari.
  • Mahmoud Dowlatabadi gagne le prix Jan Michalski 2013.
  • 126 étudiants privés d’éducation sont de retour à l’université.

Manifestations 
  • Les gardes révolutionnaires ont ouvert le feu sur une manifestation pacifique à Saghez.
  • La cinquième chaîne humaine pour défendre la rivière Karoun dispersée par les forces de sécurité.
  • IRGC disperse une tentative de manifestation à Nowsoud.

L’Iran à l’étranger 
  • Mohammad Javad Zarif rencontre son homologue japonais le ministre des affaires étrangères Fumio Kishida 
  • Mohammad Hassan Habibollahzadeh a été nommé chargé d’affaires non-résident au Royaume Uni.
  • Les Kurdes attaquent le consulat iranien au Kurdistan irakien pour protester contre les exécutions.
  • Yukiya Amano, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), est à Téhéran
  • L’AIEA et l’Iran signent un accord sur la coopération nucléaire.
  • Des metteurs en scène protestent devant l’ambassade d’Iran en Suède.

L’économie en Iran 
  • L’Iran augmente ses importations de gaz naturel du Turkménistan.
  • La Chine domine les exportations iraniennes avec $3,625 milliards.
  • Les ouvriers de Kouhrang n’ont pas été payés depuis 4 mois.
  • La centrale à béton de Bokan ferme ; 500 ouvriers se retrouvent au chômage.
  • Une entreprise ukrainienne se joint à la construction du chemin de fer entre Shiraz et Ahvaz.

Politique en Iran
  • Le guilaki devient la langue officielle du conseil municipal de Rasht.
  • Safdar Rahmatabadi, secrétaire d’état iranien à l’industrie, a été abattu.
  • Le guide a rencontré Maryam Hashemi, médaille d’or aux championnats du monde de Wushu en Malaisie.
  • Le parlement rejette la candidature de Nasrallah Sadjadi au Ministère de la Jeunesse et des Sports. Le gouvernement doit lui soumettre un autre candidat d’ici 5 jours.

Nouvelles en vrac
  • Les archéologues déterrent les ruines d’un temple antique dans le sud-ouest de l’Iran. La structure date de la civilisation Elymais.
  • Un enfant meurt lors d’un jeu de reconstitution d’une pendaison.
  • Tous les membres du groupe de rock alternative iranien Yellow Dogs tués par un membre évincé.
  • Les écoles de Téhéran sont fermées à cause de la pollution atmosphérique.
  • 34% des enfants de Téhéran souffrent d’asthme.
  • Saïd Radjai-Khorassani, ancien ambassadeur d’Iran à l’ONU est décédé.
  • Le mathematicien iranien de premier plan, le professeur Abolghassem Ghaffari qui avait participle au projet Apollo est décédé.
  • Le taux de mariage définitif en Iran baisse alors que celui du mariage temporaire augmente.

Et toujours, la liste des prisonniers politiques en Iran (en Anglais) : http://hyperactivist.info/ipr.html
Aidez-nous à la tenir à jour

lundi 11 novembre 2013

Semaine 45 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Le pasteur Saïd Abedini transféré d’Evine à Redjaï Shahr.
  • Sevada Aghassar transféré de la section 209 à la 350 d’Evine.
  • Hamed Ahmadi, sunnite kurde, transféré de Ghezel Hessar vers un lieu inconnu.
  • Hassan Bazrafkan transféré du ministère du renseignement à la prison de Shiraz.
  • Pour protester contre l’interdiction d’hospitalisation des autres derviches malades, Mostafa Daneshdjou est sorti de l’hôpital à sa demande et est de retour à Evine ; deux jours après, il retourne à l’hôpital de Tadjrish.
  • Djamshid Dehghani, sunnite kurde, transféré de Ghezel Hessar vers un lieu inconnu.
  • Ebrahim Firouzi transféré de la section 209 à la 350 d’Evine.
  • Ebadollah Ghassemzadeh transféré de la prison d’Oroumieh à celle de Yazd.
  • La militante politique kurde Maryam Moghadassi transférée d’Evine à l’hôpital.
  • Bakhshali et Sahand-Ali Mohammadi transférés de la prison d’Oroumieh à celle de Yazd.
  • Kamal Molaï, sunnite kurde, transféré de Ghezel Hessar vers un lieu inconnu.
  • Le dervishe Gonabadi Hamid-Reza Moradi-Sarvestani a été transféré à l’hôpital Tadjrish.
  • Le journaliste Keyvan Samimi a été hospitalisé au Centre du Cœur de Téhéran pour y être traité.
  • L’avocat Abdolfatah Soltani transféré au dispensaire d’Evine au 5ème jour de sa grève de la faim.
  • Vahid Taghvadjo transféré du ministère du renseignement à la prison de Shiraz.

B-Arrestations-Incarcérations
  • Hassan Damirtchi (Mohammad-Hassan Hargueli) arrêté pour commencer à purger sa peine de 6 mois.
  • La bahaïe Anissa Dehghani-Mahmoudi commence à purger sa peine de 6 mois à la prison de Vakilabad.
  • L’étudiant kurde Ali Emami arrêté à Hamedan.
  • Mostafa Khalilirad, militant kurde, arrêté dans le Khorassan.
  • Loghman Parastish, religieux de la ville de Bokan, a été assigné à domicile par le renseignement iranien.
  • Amandj Parvizi, frère d’Arman Parvizi, a été arrêté.
  • Saïd Pourazizi rédacteur en chef du journal interdit "Bahar" a été arrêté.

C-Libérations
  • Davoud Abdollahi comparaît pour la 1ère fois en 4 ans de détention : il est acquitté.
  • Ghassem Abesteh comparaît pour la 1ère fois en 4 ans de détention : il est acquitté.
  • Khosro Besharat-Far comparaît pour la 1ère fois en 4 ans de détention : il est acquitté.
  • Le chrétien Mostafa (Mohammad Hadi) Bordbar libéré d’Evine après avoir été acquitté par le tribunal révolutionnaire.
  • Le militant étudiant Madjid Dori en liberté provisoire.
  • Ayoub Karimi comparaît pour la 1ère fois en 4 ans de détention : il est acquitté.
  • Anwar Khezri comparaît pour la 1ère fois en 4 ans de détention : il est acquitté.
  • Saïd Pourazizi rédacteur en chef du journal réformateur Bahar libéré sous caution.
  • Kamran Sheikhi comparaît pour la 1ère fois en 4 ans de détention : il est acquitté.
  • Mehdi Taghighi libéré de la prison de Redjai Shahr après avoir purgé son année de prison.
  • Mamousta Farhad Salimi comparaît pour la 1ère fois en 4 ans de détention : il est acquitté.
D-Autres Nouvelles
  • Mohammad-Amin Abdollahi en grève de la faim pour protester contre l’accroissement des exécutions dans les minorités ethniques.
  • Esmail Barzegar en grève de la faim pour protester contre la situation des prisonniers malades.
  • Amir-Khosrow Dalirsani en grève de la faim pour protester contre la situation des prisonniers malades.
  • Fakhroldin Faradji en grève de la faim pour protester contre l’accroissement des exécutions dans les minorités ethniques.
  • Mehdi Khodaï en grève de la faim pour protester contre la situation des prisonniers malades.
  • Saïd Madani en grève de la faim pour protester contre la situation des prisonniers malades.
  • Hassan Pourseifi en grève de la faim pour protester contre la situation des prisonniers malades.
  • Abdolfattah Soltani en grève de la faim pour protester contre la situation des prisonniers malades.

Nouvelles de l’injustice en Iran
  • Shirkou Moarefi a été exécuté à la prison de Saqqez.
  • Arman Parvizi étudiant en architecture, condamné à mort.
  • Rahim Sarkar rédacteur en chef de l’hebdomadaire "Hadis" condamné à 16 mois de prison.
  • 2 pendaisons à Semnan dimanche.
  • 5 exécutions à Kermanshah lundi.
  • Une pendaison à la prison de Rasht lundi.
  • 9 hommes et deux femmes pendus à la prison d’Oroumieh lundi.
  • 6 pendaisons dans les prisons de Kerman et de Bam lundi.
  • Une pendaison à Ahvaz lundi.
  • 5 pendaisons à Djiroft mercredi.
  • Une pendaison à Sanandaj jeudi.
  • 2 pendaisons à la prison de Bandar Abbas jeudi.

L’université – la Culture
  • Le Japon honore le cinéaste Abbas Kiarostami pour une contribution sans prix.
  • Un autre journal réformateur iranien est fermé, Hamihan : il venait de reparaître depuis la semaine dernière.
  • Ali Djanati, ministre de la culture, appelle à un accès libre aux sites de réseaux sociaux.

Manifestations 
  • Manifestation à l’université Hormozgan.
  • 750 ouvriers de l’usine de canne à sucre Haft Tapeh en grève pour leurs conditions de travail.
  • Manifestations à Marivan contre les exécutions des prisonniers politiques kurdes.

L’Iran à l’étranger 
  • Adeli, un Iranien a été élu secrétaire général du Forum des Pays Exportateurs de Gaz.
  • L’Iran arrête un membre d’Al Qaeda à la frontière avec le Pakistan.
  • Un appel à Poutine – Le Docteur Massoumeh Ebtekar appelle à la libération immédiate des militants de Greenpeace.
  • Un commandant des gardes révolutionnaires tué en Syrie.
  • Le ministre des affaires étrangères Zarif à Paris pour la conférence générale de l’UNESCO ; il rencontre son homologue français Fabius.
  • Le président de la FIFA se rend en Iran.
  • La police égyptienne a arrêté Ahmed Fahim Abdel Azim al-Siufi, responsable du bureau du Caire d’Al-Alam (chaîne nationale d’information en langue Arabe).

L’économie en Iran 
  • 25 ouvriers sans emploi du à la fermeture de l’usine Gorgan Felez.
  • Les importations indiennes de brut iranien chutent de plus de 40% cette année.

Politique en Iran
  • Habibollah Asgaroladi est mort.
  • Le conseil des ministres nomme Madjid Khodabakhsh gouverneur de la province d’Ardabil et Ghassem Soleymani gouverneur de celle de Tchaharmahal-Bakhtiari.
  • Le président Hassan Rouhani nomme le ministre de l’intérieur Abdolreza Rahmani Fazli président du conseil national de sécurité.

Nouvelles en vrac
  • Escarmouche armée dans la ville kurde de Kamiaran.
  • Des douzaines de personnes hospitalisées suite à la pollution au sud de l’Iran.
  • Le procureur de Zabol a été assassiné par 2 hommes armés.
  • Les gardes révolutionnaires iraniens (IRGC) ont ouvert le feu sur un civil kurde près de la ville de Nowsoud.

Et toujours, la liste des prisonniers politiques en Iran (en Anglais) : http://hyperactivist.info/ipr.html
Aidez-nous à la tenir à jour

mardi 5 novembre 2013

2 novembre 2013 – Il faut une commission d’enquête indépendante – Issa Saharkhiz –

Aftab_iran@yahoo.com

Plusieurs militants politiques, des droits civiques et des médias en Iran ont déjà conclu que la lune de miel de Hassan Rouhani avec ceux qui l’ont soutenu a pris fin ; le ministre de la justice de son cabinet, a qualifié les évènements qui auraient eu lieu lors des fêtes de l’Eid Ghadir (commémoration chiite historique) au domicile de Mir-Hossein Moussavi de « blitz médiatique »,  une expression qui aurait mieux convenu au cabinet Ahmadinejad et une réminiscence du temps où il travaillait au renseignement sécuritaire.

Je connais Rouhani ; il est intelligent et juste ; je doute vraiment qu’il partage les points de vue d’un ministre qui, en réalité, est le représentant du chef de la justice, Sadegh Laridjani, dans sa version « modérée ».

Les réformateurs et les partisans de la transformation ont joué un rôle clé dans sa victoire à l’élection présidentielle de juin ; dans les 100 premiers jours de son mandat, le chef du dixième gouvernement fournirait ainsi à ses anciens opposants et à ses nouveaux critiques, des preuves qui, plus que tout démontreraient sa rupture avec ces deux factions ; personnellement, j’en doute sérieusement.

De plus, ce fait pourrait, à lui seul prouver la fin de sa lune de miel, surtout avec les religieux de premier plan de Ghom, Shiraz, etc… ; même des dirigeants réformateurs comme Seyed Mohammad Khatami et des militants nationaux-religieux comme Abdollah Nouri, qui vient de rendre visite aux filles de Moussavi et de Rahnavard et a téléphoné à Kowkab et Nargues qui lui ont exprimé la cruauté et la douleur que leur cause l’assignation à domicile de leurs parents.
« Ne pas interférer avec la création d’une commission pour lever l’assignation à domicile de Moussavi et Karroubi », voilà la position du gouvernement et elle est en adéquation avec ses intentions politiques et culturelles ; mais il ne semble pas possible que Rouhani accepte l’assertion de Mostafa Pour-Mohammadi : l’attaque rapportée contre les filles de Moussavi, gifles et morsure, aurait été forgée par les médias. Et cela, parce que ces remarques ne sont ni « prévoyantes » ni « génératrices d’espoir », deux qualificatifs auxquels le gouvernement aime être associé.

A notre époque, les outils sophistiqués de surveillance sont largement utilisés en Iran et dans le monde entier ; la remarque du ministre de la justice : « la surveillance est une activité normale qui a également lieu en république islamique, comme dans les autres pays » est acceptable mais il est beaucoup moins probable que Mr. Pour-Mohammadi autorise personnellement que Moussavi et les membres de sa famille, ses proches et ses enfants soient « fouillés » ou que l’épouse et les filles de Moussavi soient mises à nu, exposant leurs corps aux agents qui les entourent ou soient soumises à d’autres vexations qu’il n’est même pas possible de relater ici par écrit.

Je voudrais informer Monsieur Rouhani que la fouille à corps est la norme dans les prisons iraniennes de nos jours ; les prisonniers politiques et d’opinion sont régulièrement contraints de se déshabiller et de rester nus pour être non seulement inspectés mais pénétrés par les gardiens de prison quand ils rentrent du tribunal ou de visites médicales.

Ce sont des pratiques communes et intrusives lorsque les prisonniers bénéficient de visites sans séparation ou de « visites religieuses ». C’est pourquoi certains prisonniers s’abstiennent de se rendre dans des établissements médicaux ou que certains membres des familles refusent les visites sans séparation. Si le gouvernement le juge nécessaire, il peut former une commission spéciale qui s’entretiendra avec ceux qui ont été témoins de ces conduites et pratiques.

Même s’ils semble que le président ou ses conseillers les plus proches n’accepteront pas de former une commission spéciale pour la libération de Moussavi et Karroubi, on peut encore espérer que Monsieur Rouhani demandera à son conseiller le plus éminent, l’hodjatoleslam Younessi de former « une commission d’enquête indépendante » composée de membres du gouvernement, de personnalités indépendantes réformatrices, favorables à la transformation et de conservateurs rationnels pour enquêter sur ce problème et sur les fouilles à corps qui sont menées dans le pays, en s’entretenant avec les prisonniers d’opinion et politiques, actuels et anciens, y compris les prisonniers du Mouvement Vert qui, en dépit de tous les dangers, ont ouvertement déclaré avoir été battus et torturés, physiquement et psychologiquement. 

Source : http://www.roozonline.com/english/opinion/opinion-article/archive/2013/november/02/article/the-need-for-an-independent-fact-finding-commission.html

dimanche 3 novembre 2013

Mohammad Nourizad un an après le décès de Sattar Beheshti sous la torture dans les prisons iraniennes.


Mohammad Nourizad dénonce l'absence des autorités lors de l'anniversaire du décès de Sattar Beheshti mais assure sa mère que ses pleurs ont été entendus par tous, jusqu'au guide ; il déclare, au nom du peuple iranien, qu'il sera toujours à ses côtés.

Interview d’Arash Sadeghi par Masih Alinejad


Masih Alinejad : Monsieur Sadeghi, suite à la déclaration de Monsieur Edjeï, beaucoup s’interrogeaient sur votre sort. Je suis heureuse de vous voir libre. Pouvez-vous nous dire où vous étiez détenu ? Dans quelle section ?
Arash Sadeghi : J’ai été détenu à la prison d’Evine dans les sections 209 et 240 et, pendant un certain temps au sous-sol de la section 209

M.A. : Pourquoi ont-ils nié votre détention ? Pourquoi personne ne vous a vu ?
A.S. : Je ne sais pas pourquoi personne ne m’a vu. Dans la cellule 92, j’étais avec deux autres prisonniers, tout le reste du temps, j’étais à l’isolement.

M.A. : Dans la cellule 92, qui était avec vous ?
A.S. : Un homme appelé Mehran et un autre dont je ne me souviens plus le nom. Ils paraissaient être des membres de forces de sécurité détenus depuis longtemps.

M.A. : Votre famille ignorait également votre sort. Ils ne vous ont pas rendu visite ? De quand date la dernière visite de votre famille ?
A.S. : La dernière date de novembre 2012, lorsqu’on a permis à mon père de me rendre visite.

M.A. : Quel était le problème de votre dossier durant cette période ? Pourquoi vous a-t-on gardé à l’isolement si longtemps ? En quoi les accusations qui pesaient contre vous étaient-elles différentes de celles à l’encontre des autres militants du Mouvement Vert ?
A.S. : L’une des accusations mentionnées était notre intention d’organiser un rassemblement devant l’université Tabatabaï en février 2012. Une deuxième était une visite que j’ai rendue à Monsieur Maleki chez lui. A cette occasion, nous avons discuté du boycott actif des élections législatives de 2012. Une troisième concernait ma mère. On avait demandé à ma famille de retirer la plainte. Certains de mes amis étaient au courant. Le rapport du juge d’instruction confirmait que ma mère n’avait pas de problème cardiaque et que c’était le choc qui avait causé l’arrêt cardiaque qui l’avait conduite à la mort. J’étais accusé de « collusion et conspiration contre le régime » et de « propagande contre le régime ». Quand j’ai été libéré sous caution, je n’arrivais pas à y croire, cela m’a causé un choc. Au début, la caution était fixée à $100.000, mais quand ma famille a voulu la déposer, on lui a dit qu’elle était de $170.000. On a encore essayé de différentes façons d’empêcher ma famille de déposer la caution pour que je ne sois pas libéré, mais ma famille a fini par y arriver.

M.A. : Alors ils ont demandé à votre famille de venir vous chercher devant la prison d’Evine ?
A.S. : Désolé, je ne vous entends plus.

M.A. : Je voudrais savoir quand vous avez été libéré.
A.S. : J’ai été libéré le samedi 12 octobre à 21h00.

M.A. : Et votre famille était au courant et elle s’est rendue devant la prison d’Evine ?
A.S. : Oui, elle était au courant, mais elle n’avait pas les moyens financiers de faire le voyage alors elle a demandé à un ami de faire le nécessaire pour qu’on vienne me chercher.

Source : http://hriran.com/en/component/content/article/98-important-news/3782-arash-sadeghi-talks-with-reformist-journalist-after-prison-release.html

Hassan Ronaghi Maleki, frère de Hossein Ronaghi Maleki s’adresse au président Rouhani :

Monsieur Rouhani, ce n’était pas vous qui, durant la campagne présidentielle et avant votre victoire parliez de liberté pour les prisonniers politiques ? Alors, que s’est-il passé Monsieur Rouhani ?

Beaucoup disent : "ces sujets ne sont pas de la responsabilité de Monsieur Rouhani ; il ne peut prendre ou mettre en œuvre aucune décision en la matière."

Si cela n’était pas de votre responsabilité, pourquoi en parliez-vous à tort et à travers avec une confiance insolente. ?

La liberté n’a pas été accordée aux prisonniers politiques, dont mon frère Hossein Ronaghi-Maleki ; malgré sa maladie on ne lui a même pas accordé une libération provisoire pour raisons médicales.

Je demande à ceux qui disaient : « Merci Rouhani » de m’expliquer ce pour quoi ils vous remerciaient, pour que, peut-être, nous aussi puissions dire « Merci Rouhani ».

Source : http://lalehsr.wordpress.com/2013/10/28/words-from-hasan-ronaghi-maleki-to-president-rouhani/

samedi 2 novembre 2013

Fereshteh Ghazi (@iranbaan) interviewe Arash Sadeghi

Rooz - Fereshteh Ghazi : Quand et comment avez-vous été libéré de prison ?
Arash Sadeghi : J’ai été libéré le 12 octobre sous une caution d’environ $170.000. La caution était fixée à l’origine à $100.000 mais par la suite on a dit qu’elle était de $170.000. Cette caution a été fournie par un membre de ma famille éloignée, ma famille proche n’ayant pas les moyens de répondre à une telle demande.

F.G. : Dans quel endroit de la prison étiez-vous détenu et dans quelles conditions ?
A.S. : J’étais à la section 209 et j’ai été transféré pendant un certain temps à la section 240. J’étais au 209, au sous-sol du 209 et à la section 240 de la prison d’Evine.

F.G. : Mr Edjeï, porte-parole de la justice iranienne, a déclaré que vous n’aviez été emprisonné à aucun moment pendant les années 2012 et 2013.
A.S. : Mon père a écrit une lettre pour y répondre. Cette lettre n’a été publiée que sur les pages Facebook de quelques amis puisqu’aucun media n’a accepté de la publier. Les medias n’ont pas été très gentils avec mon père. Mes amis ont écrit à Jaras, Kalameh et d’autres sites pour leur demander pourquoi ils n’avaient pas publié cette lettre.

F.G. : Que contenait cette lettre ?
A.S. : Une réponse a Mr Edjeï. Mon père y déclarait : « Pendant ce temps, nous avons rendu visite à Arash en prison deux fois. Niez-vous ces visites ? Sept jours après son arrestation, Arash a appelé au téléphone pour nous informer de la présence de Kouhyar Goudarzi à la section 209. Niez-vous les pressions exercées sur notre famille ? » Voilà le contenu de cette lettre qui n’a malheureusement pas été publiée à l’époque.

F.G. : Monsieur Sadeghi, j’ai contacté votre père le jour même où Mr Edjeï niait votre présence en prison, mais votre père n’a pas mentionné la lettre. De plus, pourquoi la lettre ne nous a-t-elle pas été envoyée ? C’est la première fois que j’en entends parler.
A.S. : Quand avez-vous contacté mon père ?

F.G. : Le jour-même où la déclaration de Mr Edjeï était publiée.
A.S. : Quelques amis sont venus à la maison et ont discuté de cette lettre. Mon père leur a dit qu’il avait écrit cette lettre et il en a remis un exemplaire à plusieurs personnes, qui, à leur tour, l’ont fait circuler mais n’ont pas réussi à la faire publier.

F.G. : Vous avez dit que vous avez séjourné dans les sections 209 et 240 de la prison d’Evine. Quelle était votre situation en prison ? Etes-vous resté à l’isolement pendant toute cette période ?
A.S : Je suis resté à l’isolement tout le temps sauf pour une période de 20 à 25 jours où je me trouvais dans la cellule 92 avec deux autres prisonniers qui devaient s’y trouver depuis déjà quelque temps. Ils étaient accusés par le ministère du renseignement, sûrement parce qu’ils connaissaient certaines personnes trop bien. Durant leurs conversations, ils parlaient d’une personne dont ils connaissaient le surnom quand il était chargé des interrogatoires dans les années 1980. Je ne sais pas pourquoi ils y étaient détenus mais j’ai partagé leur cellule pendant environ 20 jours. 

F.G. : Alors vous voulez dire qu’en dehors de ces deux personnes, vous n’avez vu personne dans les sections 209 et 240 ?
A. S. : J’ai vu Monsieur Kouhyar Goudarzi. C’est alors que j’ai dit par téléphone à ma famille que Kouhyar était ici. Ce qu’on disait de moi ressemblait à ce qu’on disait de Kouhyar. Mais Kouhyar a une mère fermement présente à ses côtés et suivant son dossier de près.

F.G. : J’aimerais vous demander pourquoi vous étiez traité de cette façon ? Sur quelles bases ?
A. S. : Je n’étais au courant d’aucune nouvelle accusation depuis environ sept ou huit mois. On a juste mis devant moi une vague feuille de papier imprimée. On voyait bien qu’il s’agissait d’une photocopie d’un texte général largement distribué. 

F.G. : Quel papier ? Qu’y avait-il d’écrit dessus ?
A. S. : « Liens et contacts avec les medias étrangers, participation à des rassemblements », etc. Quelques accusations génériques, clairement photocopiées et données aux accusés. Je n’ai pas signé. L’accusation à mon encontre, présentée par celui qui m’interrogeait, c’est d’avoir organisé un rassemblement devant l’université Allameh Tabatabaï. Une autre accusation consiste en les liens que j’entretenais avec le Docteur Mohammad Maleki (Premier président de l’université de Téhéran après la révolution). J’ai rendu visite au Docteur Maleki une ou deux fois après ma libération. Celui qui m’interrogeait prétendait « Le Docteur Maleki militait pour un ‘boycott actif des élections’ et tu voulais l’y aider en dirigeant un comité dans ton université. » Même si ce n’est pas vrai, on ne me laissait pas rentrer à l’université. Quand j’ai tenté d’y entrer pour savoir où en était mon dossier, on m’en a refusé l’entrée.
Ma mère est un autre problème. La raison principale de ma détention est ma mère. Depuis ma dernière arrestation, on m’a demandé à plusieurs reprises de retirer ma plainte contre le ministre du renseignement. Je me souviens qu’une fois, on est venu lors d’un cours d’histoire avec feu Hoda Saber dans la section 350 de la prison d’Evine. On m’a appelé par haut-parleur, convoqué et demandé de retirer ma plainte. On m’a dit qu’il n’y aurait pas de problème d’argent. On m’a donné un chèque en blanc en me demandant d’y inscrire le montant que je voulais et on m’a dit que je pourrai poursuivre mes études, que je ne rencontrerai aucun problème, que je pourrai vivre ma vie. J’ai répondu que je ne pourrai jamais oublier ce qui était arrivé à ma mère et qu’elle représentait ma première priorité.
Ma libération a coïncidé avec la confirmation du bureau du juge qui indiquait une fois encore que ma mère ne souffrait pas du cœur et que son décès résultait du choc de l’attaque contre son domicile ; elle avait aussi reçu un coup sur la tête qui lui avait causé une hémorragie interne. J’ai tenté de suivre le dossier. Ma sœur était présente mais elle ne voulait malheureusement pas s’impliquer. Le succès de ma requête dépend en quelque sorte de l’implication de ma sœur. Je pense que j’ai été arrêté parce que je n’abandonnais pas le dossier de ma mère. Après mon arrestation, J’ai été placé à l’isolement dans une situation floue.

F.G. : Votre grand-père vous aurait rendu visite et, après cette visite, une lettre a été publiée, signée du nom de votre grand-père, adressée à celui qui vous interrogeait, qui expliquait que vous étiez mis en accusation à cause de l’interview que vous m’aviez donnée en 2010 ainsi qu’à celle que vous aviez accordée à la BBC. D’après ce que vous dites, ce n’était pas les faits qui vous étaient reprochés.
A.S. : Différents points se sont fait jour. Par exemple, on m’a reproché ma soi-disant coopération avec le site web de presse Iran Khabar News Agency. J’ai toujours été celui qui insistait auprès de mes amis pour que, s’ils décidaient de travailler avec les médias, ils évitent de coopérer avec Iran Khabar en raison de ses liens avec l’OMPI. Ceux qui coopéraient avec ce site s’exposaient à beaucoup de difficultés et de problèmes.
Il y avait beaucoup d’accusations à mon encontre. La principale était l’organisation d’un rassemblement devant l’université même si j’avais été arrêté un mois avant ce rassemblement. L’autre accusation était « le boycott actif » des élections. Une autre encore concernait les déclarations publiées hors de la prison. Ce sont les principales raisons de mon arrestation en plus de la mort de ma mère.

F.G. : Comment vous a-t-on arrêté cette fois ?
A.S. : Je me rendais à Behest-e-Zahra. Je n’étais pas au bout de ma rue quand on m’a arrêté. Comme j’ai résisté, l’arrestation fut violente.

F.G. : Arrêté par le ministère du renseignement.
A.S. : OUI


21 octobre 2013 : Les militants iraniens PeymanAref (à gauche), AliVefghi (au centre) ArashSadeghi (à droite) Torturés en prison.

F.G. : De janvier 2012 au 12 octobre 2013, sauf pendant les 20 jours que vous avez mentionnés, vous n’avez vu personne d’autre que Kouhyar Goudarzi, c’est bien cela ?
A.S. : Oui

F.G. : Vous avez mentionné qu’on insistait pour que vous retiriez votre plainte concernant la mort de votre mère. L’avez-vous retirée ? Est-ce la raison de votre libération ?
A.S. : Non, elle n’a pas été retirée. Au bout d’un certain temps, on a cessé de m’interroger, mais j’étais dans le flou à propos de ma détention. Le suivi de mon dossier par mon père n’a rien apporté de plus. Je m’en tenais à : si l’on m’accuse de quoi que ce soit, il faut me le dire et je dois comparaître. Il n’y avait aucune raison de me maintenir en détention pendant si longtemps.

F.G. : Vos amis discutaient et parlaient beaucoup de votre arrestation. Des personnes qui se prétendaient vos amis disaient que vous aviez été tué en prison, d’autres disaient que vous n’aviez même pas été arrêté que ce n’était qu’une fable… Pourquoi ces discussions à votre sujet ?
A.S. : Je ne sais quoi vous dire. Grâce à mes amis, je surfe sur le net et je lis beaucoup de ce qui a été écrit et je ne sais quoi dire. Ma question à mes amis qui ont nié mon emprisonnement est que mon père a donné trois interviews, alors qu’il est membre des forces armées et qu’il subit d’immenses pressions de la sécurité militaire et du ministre du renseignement. Si je n’avais pas été en prison, on aurait arrêté mon père pour propagation de mensonges. Un autre point est que j’ai reçu des visites en prison ; Maître Alizadeh Tabatabaï a également donné des interviews et a déclaré qu’il s’occupait de mon dossier. Il s’est rendu au tribunal pour demander si j’étais toujours vivant. On lui a dit que j’étais vivant. Alors pourquoi n’a-t-on pas nié que je fusse en prison alors qu’on a prétendu que Kouhyar n’avait même pas été arrêté. La justice et le ministère du renseignement avaient annoncé que Kouhyar avait été kidnappé et non arrêté. Il est cependant apparu plus tard qu’il se trouvait bien en prison. Ses tenants et aboutissants ont pu être divulgués grâce aux efforts de ses amis et de sa mère. Je n’avais personne pour s’occuper de mon cas et donner des interviews. Je ne sais malheureusement que dire. Une autre question sur la négation de mon emprisonnement est que j’étais en prison pendant deux ans. Pourquoi le ministère du renseignement ou la justice n’ont-ils pas nié mon arrestation plus tôt ?

F.G. : Un autre point est la rumeur de votre mort en prison. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Comment a-t-elle fuité ?
A.S. : J’ai fait deux grèves de la faim, une fois en soutien de Hossein Ronaghi Maleki et une autre suite à une altercation avec un gardien de prison, mais rien qui n’ait pu causer ma mort. Il y avait beaucoup de fausses rumeurs. Certains disaient que je n’étais pas en prison, d’autres que je n’étais plus vivant, ce qui a causé ce battage médiatique. Environ sept jours après mon arrestation, j’ai pu faire un appel téléphonique. Celui qui m’interrogeait m’a dit que mes amis avaient causé beaucoup de zizanie et de chocs. Pendant cette période, la pression médiatique m’a donné accès au téléphone. Après l’installation de cette ambiance délétère, la pression médiatique a perduré.

F.G. : Vous voulez dire qu’on ne vous a pas permis de contacter votre famille après ?
A.S. : Exactement. Je n’ai pu téléphoner qu’une fois. J’ai utilisé cet appel pour confirmer que Kouhyar était à la section 209 ; j’ai aussi dit autre chose qu’il ne serait pas correct de répéter ; à cause de cela, on m'a interdit de recontacter ma famille. En y repensant, je me rends compte que tout penchait à nier ma présence en prison. Mais si je n’avais pas été en prison, mon père n’aurait eu aucune raison de donner des interviews.

F.G. : Vous dites que vous avez fait deux grèves de la faim dont une pour protester contre la situation de Hossein Ronaghi. Vous n’aviez pas de contacts avec le monde extérieur, alors comment connaissiez-vous la situation de Hossein Ronaghi ?
A.S. : Mon grand-père m’a rendu visite. Hossein Ronaghi avait commencé une grève de la faim quelques jours avant sa visite. Mon grand-père m’a dit : « Ton ami Hossein Ronaghi a commencé une grève de la faim pour protester contre sa situation médicale. » Je lui ai dit que je commencerais une grève de la faim le jour même en soutien de Hossein Ronaghi Maleki.

F.G. : Avez-vous rendu visite à votre grand-père à la prison d’Evine ?
A.S. : Oui

F.G. : On a rapporté que votre grand-père avait été arrêté et transféré à la section 209 de la prison d’Evine. Avez-vous vu vote grand-père à la section 209 ?
A.S. : Non pas du tout

F.G. : Après la libération de votre grand-père, vous ne l’avez plus vu et il ne s’est pas occupé de votre dossier ?
A.S. : C’est malheureusement exact. Mes amis poussaient mon père a s’en occuper. Aux dernières nouvelles, mon grand-père vit à Parand au nord de Robat-e-Karim.

F.G.  : Vous n’avez pas revu votre grand-père, même après votre libération ?
A.S. : Malheureusement non.

F.G. : Et votre père ? Avez-vous vu votre famille après votre libération ?
A.S. : Je ne les ai vus qu’une fois. Je n’ai pas le droit de pénétrer dans la zone militaire. Le renseignement militaire m’a retiré mon laissez-passer. Il faudrait que je retourne dans cette zone pour m’y faire enregistrer, mais on ne me le permet pas. J’ai cependant vu mon père à l’extérieur de la zone. Mon père est dans une situation dramatique. Il a des crises d’angoisse. Il prend des médicaments qui ont fait empirer son état. Il est dans un tel état que ces crises d’angoisse ne peuvent être contrôlées que par des médicaments. Quand il ne les prend pas, sa santé neurologique est très perturbée. Mon père subit des pressions du renseignement militaire, du ministère du renseignement et de son épouse. Il ne veut pas donner d’interviews, quand il l’a fait, c’est pendant que son épouse n’était pas à la maison et il faisait en sorte qu’elle ne le sache pas. Les problèmes familiaux ont été pour beaucoup dans le manque de réponse de mon père.

F.G. : Vous avez parlé de son épouse ?
A.S. : Oui. Mon père s’est remarié 60 jours après la mort de ma mère. L’une des raisons qui m’empêche de vivre avec mon père est son mariage.

F.G. : Après la négation d’Edjeï, on a dit vous avoir vu à Mehrabad Sud (là où son père possède une maison dans une enclave militaire). On a dit que vous étiez très maigre et émacié, comme un mort sorti de sa tombe. Vous sembliez en plus avoir perdu vos facultés cognitives et que vous erriez sans but… Comment l’expliquez-vous ?
A.S. : Oui, ceci a été rapporté par XXX dont la sœur était dans la même université que moi, c’était un ami. Sa sœur a vu quelqu’un à l’université et a dit après qu’elle avait vu quelqu’un qui ressemblait beaucoup à Arash. Mais alors, si c’était Arash, pourquoi ne m’ont-ils pas parlé ?

F.G. : Pourquoi n’avoir informé personne de votre libération contrairement aux autres prisonniers libérés, pourquoi l’avoir annoncé sur Facebook au bout de quelques jours ?
A.S. : En fait, je l’ai dit à tout le monde, mais les médias m’ont bloqué. Les sites n’ont pas publié la nouvelle de ma libération, et même maintenant, ils doutent que les photos de Facebook soient vraiment celles d’Arash… même si c’est moi qui m’occupe de mon compte Facebook et si j’ai pris cette photo à la demande de mes amis avec mon téléphone portable.

F.G. : Quelle est votre situation actuellement ? Quelles sont les accusations qui vous ont été notifiées ?
A.S. : « Collusion et conspiration contre le régime » et « propagande contre le régime ».

F.G. : Vous a-t-on expliqué pourquoi vous n’avez pas été transféré à la section commune de la prison, pourquoi vous êtes resté à l’isolement pendant si longtemps ? Vous ne les avez pas interrogés sur ces sujets ?
A.S. : J’ai protesté à de nombreuses reprises. J’ai demandé d’être transféré aux cellules 122 où l’ambiance était davantage ouverte. Mais mes protestations et mes discussions avec celui qui m’interrogeait, calmes ou ressemblant à des affrontements, n’ont abouti à rien. Après ma deuxième visite, on m’a dit qu’à l’extérieur de la prison, on m’accusait de ne pas être emprisonné. On sous-entendait que je collaborais avec les autorités pour obtenir ma libération. Suite à cette visite, j’ai tenté sans succès d’être transféré aux cellules 122. Enfin, vers la fin de ma détention, on m’a transféré à la section 92 où j’ai été détenu avec deux autres personnes. Puis, et cela m’a même choqué, on m’a libéré sous caution. On m’a refusé tous mes droits de prisonnier. Je n’ai eu que deux visites et un seul appel téléphonique.

F.G.  : Quelle explication ont-ils donnée pour ne pas vous transférer à la section publique ?
A.S. : On disait à ma famille que celui qui m’interrogeait devait accepter le transfert. Pendant qu’il m’interrogeait, il m’a dit que je ne méritais pas d’être transféré à la section publique.

F.G. : Un autre problème : pourquoi aucun des prisonniers libéré de la section 209 ne vous a-t-il vu, ni dans les couloirs, ni auprès des salles d’interrogatoire, ni aux toilettes et aux douches ? Dans quelles conditions étiez-vous détenu pour qu’en dehors de ces deux personnes que vous avez mentionnées, personne d’autre ne vous ait vu ?
A.S. : Mais quelques-uns m’ont vu, ceux qui ont été transféré à la section 350. Il y a eu un rapport dans Jaras disant qu’un fonctionnaire de la section 209 avait publié une réponse à une question confirmant qu’Arash Sadeghi était détenu dans la section 209. C’était en 2012. Quelques amis m’ont vu d’une façon ou d’une autre. Nous avons même parlé. Il me semble bizarre qu’on prétende que personne ne m’ait vu. Mehdi Khodaï et quelques autres qui s’occupaient de mon dossier ainsi que deux prisonniers de la section 209 ont dit m’avoir vu.

F.G. : Vous dites que vous vous rendiez aux toilettes. Il n’y en avait pas dans votre cellule ?
A.S. : Les cellules de la section 240 ont des toilettes, mais, dans la section 209, vous appuyez sur un bouton et un gardien vient vous emmener aux toilettes.

F.G. : A votre avis, pourquoi Mr. Edjeï a-t-il nié votre détention à la prison d’Evine ?
A.S. : Les sections 2A et 209 ne dépendent pas de l’organisation nationale des prisons, même les repas y sont différents. Je parle du cas de Kouhyar. Je n’ai pas l’intention de me défendre. A partir de maintenant je n’essaierai plus de me défendre ou de me justifier. Je choisirai le silence et j’attendrai le procès pour tout élucider.

F.G. : Dans quelle chambre est votre dossier pour l’instant ?
A.S. : Vous voulez dire au tribunal d’Evine ?

F.G. : Votre dossier se trouve au tribunal d’Evine et c’est là que la caution a été déposée ?
A.S. : Oui, à la deuxième chambre du tribunal d’Evine.

F.G. : Le dossier a-t-il été clos ? La date du procès a-t-elle été fixée ?
A.S. : Le dossier n’est pas clos et aucune date n’a été fixée.

F.G. : Dans quel état physique et émotionnel vous trouvez-vous ?
A.S. : Au point de vue physique, je souffre d’hémorragie stomacale et j’ai perdu beaucoup de poids, environ 20 à 21 kilos. En ce moment, je pèse 51 kilos. Mon état émotionnel n’est pas bon. Je suis en état de choc. On m’accuse sans même me laisser le temps de me remettre. On m’a harcelé et blessé dès le premier jour. On a même mis en doute l’authenticité de ma photo.

F.G. : Puis-je publier cette interview sur le site de Rooz ?
A.S. : Cela ne pose aucun problème. Publiez-la comme vous l’entendez.