dimanche 26 octobre 2014

Lettre d’Heshmat Tabarzadi au Rapporteur Spécial de l’ONU – 15 octobre 2014


A Monsieur Ahmed Shaheed, Rapporteur Spécial de l’ONU sur la situation des droits humains en Iran,

Je vous réitère mes remerciements pour vos efforts pour faire connaître la situation des droits humains en Iran. Vous et moi savons parfaitement que faire connaître et souligner les violations systématiques des droits humains par la république islamique est une grande tâche, bien sûr impossible à mener à bien, parce que ces violations, pour la plupart, sont causées par les lois en vigueur et la culture, et, tant que ce régime religieux sectaire restera en place en Iran, il ne sera pas possible d’abroger ces lois. Il est important de noter que la plupart des exécutions et la violence sont liées aux lois religieuses ; les autorités (le gouvernement, la justice et les diplomates) ont confirmé à de nombreuses reprises l’existence et l’application de ces lois. A cet égard, la seule différence entre Daesh (état islamique d’Irak et de Syrie) et le gouvernement islamique en Iran est la personne qui ordonne ces exécutions et ces violations : Le calife, dirigeant de Daesh ou le guide suprême d’Iran. Comme Daesh, le gouvernement iranien islamique a légitimé et ordonné les mêmes choses : lapidation, amputations, exécutions et la torture utilisée comme « punition ». Dans le même temps, le guide suprême de l’état islamique d’Iran n’a jamais honoré ses propres lois et a mis en œuvre la violence, l’espionnage de l’opinion, les emprisonnements, la torture, la répression et les arrestations.

Monsieur Shaheed,
Je suis journaliste et militant politique. Bien que le gouvernement iranien ait brisé ma plume, dissout mon parti et emprisonné mes amis pour 20 ans, il n’a pas réussi à me faire taire. C’est pourquoi, en accord avec ma responsabilité sacrée de journaliste qui cherche la vérité, j’ai toujours communiqué les violations des droits humains en Iran que vous connaissez bien. Je vous écris d’Iran, et plus particulièrement de la section 12 de la prison de Radjaï Shahr. Donc, alors que le gouvernement islamique d’Iran et ses affiliés dans la justice prétendent que votre rapport est inexact et influencé par des groupes extérieurs au pays, je voudrais confirmer que non seulement votre rapport est exact mais qu’il ne fait que mentionner quelques aspects des atrocités et des violations des droits humains en Iran. Voici deux illustrations de ces violations :

  • Monsieur Djamaloddine Khandjani a plus de 81 ans. C’est l’un des chefs des bahaïs d’Iran emprisonné parce que la communauté bahaïe lui fait confiance. Il a été condamné à 20 ans de prison. Dans quelle société civilisée une personne âgée comme Monsieur Khandjani est-il traité ainsi ? Je pense que les seuls groupes qui ne montrent aucune pitié et manquent ainsi de respect aux personnes âgées sont le gouvernement islamique d’Iran, sectaire, religieux et fanatique et l’état islamique Daesh. En fait, Monsieur Laridjani, responsable de la justice en Iran et personnalité religieuse devrait avoir honte de ses actes et de ses collègues ! Il devrait avoir honte à jamais de parler de loi et d’humanité.
  • Hadji Karim Aziz-Marouf est un prisonnier de 70 ans. Il a subi deux opérations dans ces neuf derniers mois dont la dernière à cœur ouvert. Il a été condamné à perpétuité et a déjà passé 17 ans en prison. Vue sa situation en prison, il ne va pas tarder à mourir. Quelle cruauté dans cette loi qui traite ainsi les malades et les séniors ! Je sais que ce n’est qu’un exemple de nombreux cas. Le système judiciaire en Iran est le seul qui emprisonne une personne réanimée après que son exécution ait échoué. Il est actuellement en prison, et son état mental et physique se détériore. Si cela n’est pas de la cruauté et de la barbarie, alors qu’est-ce ?

Je suis choqué que deux frères, Sadegh et Ali Laridjani, qui dirigent les deux systèmes principaux de l’Iran, la justice et le parlement, se plaignent des remarques du secrétaire général de l’ONU sur les violations des droits humains en Iran et aussi de votre rapport. Ils prétendent que les droits humains islamiques iraniens ont été mis en œuvre et que cela est suffisant pour les Iraniens et que ces critiques proviennent des allégations de l’opposition iranienne et d’une poignée de dissidents anti-islams. Je suis persuadé que ces mensonges, ces illusions et ces fausses publicités sont causées par l’idéologie expansionniste ainsi que par les intérêts partisans de ces individus. Je sais que l’Islam ne permet pas de tels crimes et mensonges. Des millions de musulmans de par le monde mais seulement deux états, Daesh et la république islamique d’Iran ainsi que des groupes comme les talibans et Al Qaeda qui agissent si brutalement et font la promotion de la violence et de la brutalité au nom de la religion. Mais je suis heureux que le monde soit conscient de l’hypocrisie et des mensonges et ne fasse pas confiance à ces systèmes. De plus, il est important de savoir que beaucoup de par le monde surveillent ces actions inhumaines, violations des droits humains et tentative de production d’armes de destruction massive. Ils ne les laisseront pas commettre d’actes arbitraires en Iran.

Je vous prie de croire, Monsieur le Rapporteur Spécial, à l’expression de mes meilleures salutations

Heshmatollah Tabarzadi – Prison de Radjaï Shahr – Karadj – Iran

Source : https://hra-news.org/en/articles/heshmat-tabarzadis-letter-un-special-rapporteur

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