mardi 6 janvier 2015

Lettre de Mohammmad Nazari depuis la prison de Radjaï Shahr


Mohammad Nazari, prisonnier politique détenu dans le hall 12 de la section 4 de la prison de Radjaï Shahr de Karadj, est emprisonné pour coopération avec le Parti Démocrate du Kurdistan depuis 19 ans sans aucune interruption.

Alors que j’écris cette lettre, certains ne sont pas d’accord et pensent que c’est du suicide, mais je n’ai pas beaucoup d’espoir d’être libéré de prison où j’ai déjà passé 21 ans de ma vie. J’ai vu des codétenus mourir après une longue période d’emprisonnement comme Alireza Kheirabadi au bout de 15 ans, Mohammad-Mehdi Zalieh au bout de 21 ans et Taher Mostafavi au bout de 20 ans, le régime avait refusé de les libérer ; alors, à 85 ans, souffrant d’un cancer, il me faudrait être très naïf pour penser à la liberté.

Je m’appelle Mohammad Nazari et je suis condamné à perpétuité. D’après ceux qui m’interrogeaient, je n’étais pas accusé de soutenir le Parti Démocratique, j'étais accusé, en tant que chiite parlant le Turc, d’avoir soutenu un parti sunnite et kurde.

Ils n’avaient pas de preuves ni de témoins, mais ils m’ont forcé à avouer des faits sortis de leur imagination et si j’avais refusé, on m’aurait exécuté.

D’après les dires d’une personne importante, dans ce pays la loi ne sourit qu’à qui a de l’or. En 2001-2002, on m’a demandé de payer 5 millions de tomans pour être libéré, mais, comme je ne les avais pas, je suis toujours détenu. En 2012, mon procès a été révisé sur ordre du procureur général ; au bout de quelques mois, j’ai été amnistié et le tribunal a ordonné ma libération, mais, au dernier moment, les services du renseignement se sont opposés à ma libération, ce qui est révélateur de leur haine et de leurs complexes ; il nous faut donc attendre un miracle pour être libres un jour !

Pour conclure, je voudrais vous demander de bloquer certains enquêteurs qui sont libres de faire ce que bon leur semble pour obtenir de l’avancement : leurs cœurs sont pleins de haine, de complexes et de préjugés absurdes ; ils causent le malheur des gens qui sont trop isolés, j’aurais beaucoup à dire…

J’espère que plus personne ne sera sacrifié à cause de ses convictions.

Mohammad Nazari, fils d’Hamdullah, depuis la prison de Radjaï Shahr

Source : https://hra-news.org/en/articles/mohammad-nazaris-letter-rajai-shahr-prison

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire